En Afrique de l’Ouest, de nombreux progrès ont été observés dans la réalisation des objectifs de l’Education Pour Tous (EPT). À titre indicatif, entre 1999 et 2011, le nombre d’enfants non scolarisés est passé de 40 à 12 millions et les disparités de l’accès à l’école entre les filles et les garçons ont diminué. Par exemple, au Burkina Faso, pour 100 garçons scolarisés au primaire, 96 filles le sont aussi. Toutefois, des inégalités persistent dans le monde. Les enfants les plus pauvres ont quatre fois moins de chances de fréquenter l’école que les enfants les plus riches et la probabilité qu’ils n’achèvent pas l’éducation primaire est cinq fois supérieure.

L’analyse du contexte actuel pose les problématiques liées à l’éducation et à la jeunesse au sein de nos états ouest-africains. En effet, la question de la qualité de l’éducation pour tous demeure une problématique récurrente que l’ensemble des acteurs du développement doivent résoudre durablement pour répondre aux grands rendez-vous mondiaux des Objectifs du développement durable(ODD). Car, l’éducation, qu’elle soit formelle, informelle, non formelle est l’un des principaux vecteurs d’amélioration du capital humain pour bénéficier de véritables dividendes démographiques.

D’autre part, la question de la jeunesse, au-delà des « traditionnels » problèmes d’emploi et d’insertion socioprofessionnelle, est en proie actuellement à la montée de l’extrémisme, de l’intégrisme ainsi que d’autres formes de violences exacerbées. Si bien que cette jeunesse, longtemps désignée comme vecteur de développement par l’Education (et nous le pensons), est en passe de devenir un capital ressource au service des champs de violences nourris par les groupes extrémistes.

Il est patent que certaines problématiques ne peuvent être résolues que par une franche et active coopération entre réseaux de la sous-région. Il en va ainsi par exemple de l’accès à l’éducation des personnes déplacées, de la lutte contre les intégrismes, des échanges de pratiques et d’expertises, etc.

Ainsi, depuis plus de dix ans, un vaste réseau pour un meilleur accès à une éducation de qualité s’est constitué en Afrique de l’Ouest et en lien avec la France. S’appuyant sur des organisations de tailles et de nature très diverses, il a grandi progressivement. Son approche pragmatique basée sur les expériences cartographiées, évaluées et partagées caractérise sa démarche.

Ce vaste réseau d’acteurs de différents pays est coordonné nationalement par des comités juridiquement autonomes, et dans la sous-région par une coordination régionale, basée au Burkina Faso à Ouagadougou. Son rôle est d’accompagner l’ensemble des acteurs  afin qu’en valorisant leurs expériences, ils puissent contribuer à l’amélioration du système éducatif de leur pays, afin de participer à la réalisation des objectifs de l’Education de Qualité pour Tous.